Mondial-2022 Qatar : entre technicisation du spectacle et décomplexe du foot africain
Les noms des pays qui animeront les demi-finales de la coupe du monde Qatar 2022 sont désormais connus. Et c’est pour la première fois de l’histoire que l’Afrique est justement présente dans le dernier carré d’as d’un mondial. La barre des quarts de finales a été enfin franchie par une sélection africaine. En effet, le Maroc a le mérite de réussir sans complexes là où le Cameroun, le Sénégal puis le Ghana avaient échoué en 1990, 2002 et 2010 respectivement.
Surtout qu’à chaque fois, les trois sélections citées avaient dans le bout des pieds ce que pouvait être une qualf’ historique pour ces dernières et du continent africain également. On se souvient que lors de « Italia 90 », le métier des anglais avait eu raison du Cameroun des remarquables Milla, Omam Biyik…trahis par une défense aux interventions trop sèches dans les dernières minutes de la partie puis aux prolongations. Ça a d’ailleurs trop bien facilité le travail des arbitres. Durant Korea/Japon 2002, et pour une toute première participation du Sénégal à une coupe du monde, la naïveté a stoppé les camarades de Fadiga jusqu’à en faire les frais du but en or face à une équipe turque pourtant largement à leur portée. Une immaturité que même les Ghanéens avaient payé cash en 2010 face à l’Uruguay lors d’un mondial organisé en terre africaine de surcroit, en Afrique du Sud plus exactement.
C’est pour dire que, ce passage africain via le Maroc vers les demies d’un mondial est venu à point nommé pour décomplexer techniquement les choses, et surtout, perturber une hiérarchie instaurée des années durant et le plus souvent au détriment des équipes africaines. Le tout coïncide avec un football qui a énormément évolué sur le plan organisationnel et communicationnel. Il n’y a presque plus de place aux décisions techniques tendancieuses et aux comportements insidieux. D’ailleurs, en 1982, une conspiration unique dans les annales du foot entre la RFA et l’Autriche n’avait-elle pas coupé la route à une superbe équipe algérienne éligible au second tour au moins. D’ailleurs, depuis ledit match qualifié de « match de la honte », combien de règles ont changé pour davantage d’éthique et d’impartialité dans le foot.
La qualification du Maroc pour les demi-finales de l’actuelle coupe du monde s’inscrit dans la foulée des parcours de chacune des sélections africaines ayant pris part jusque-là à cet événement planétaire dont le nombre admis à la participation reste étrangement fixé à cinq pays du continent seulement ! Une autre volonté restante de la minimisation des chances des Africains qui a trop duré et qui, preuve désormais à l’appui, n’a plus raison d’être !
