28 juin 2025

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La crédibilité en ligne

Avis et analyse : Cette formation qui tarde à venir

Par Hamid MEDJKOUNE, Conseiller en sport, Ancien DTS du MOB et ex entraineur espoir du MOB,
Ancien prof vacataire de la méthodologie de l’entrainement université de Bejaia
Entraineur seniors de plusieurs équipes régionales 1.

Cette formation qui tarde à venir

Si l’art de l’entraineur consiste inéluctablement à transmettre ses conceptions et ses réflexions aux jeunes pour leur faire pratiquer le model de football qu’il a, des années durant conçues, la réalité des dirigeants est loin de faire le jeu dans l’optique d’aborder les problèmes liés à la formation. Matériellement ; lorsque l’entraineur cherche à transmettre ses propres conceptions aux joueurs, il a besoin à juste titre de moyens de transmission une infrastructure adéquate, une prise en charge matériel, sanitaire et logistique et enfin une méthode d’entrainement que lui prodigue les instances de la fédération en vue de souhaiter intégrer ses joueurs dans la norme internationale au plan physique, technique et tactique. Et comment alors transposer cette forme pédagogique mondialement utilisée lorsque la formation chez nous reste un vain mot. Cette formation qu’on veut, étant un projet à long terme évidemment appelle à un investissement conséquent pour qu’elle devienne juste, correcte et rentable.

La recherche immédiate des résultats en compétition ignore la formation. C’est cette idéologie imposée par les dirigeants qui l’a rendue aléatoire. Les rares clubs et malheureusement souvent ceux du bas pallier qui investissent dans la formation ne sont pas systématiquement les réels bénéficiaires et pour cause, les clubs dits « riches récoltent les fruits bien mûrs des autres. La fédération pourtant exige l’engagement obligatoire des toutes les petites catégories, mais est-il suffisant de parler de formation, si l’école de sport de ses derniers n’est pas prise en charge, matériellement, méthodologiquement et scientifiquement. Une prise en charge laquelle suppose une planification sécurisée par un arsenal juridique qui la met à l’abri de tout désagrément. Les pays qui œuvrent en ce sens sont ceux qui dominent le monde footballistique de nos jours. Nos enfants sont visiblement les plus démunis sur cette » planète foot » en matière de couverture juridique, logistique et scientifique. Ils sont laissés aux mains des prédateurs des clubs les plus riches sans bénéficier réellement d’une sécurité durant le processus de leur progression. Les encadreurs qui assurent leur soins sont terriblement moins formés par rapport à ceux des pays voisins et encore moins à ceux d’outre-mer. La tradition des sélections répétitives à chaque saison dans les clubs laisse entendre qu’il n’y a aucune stratégie qui profile à long terme. Le changement d’encadreurs techniques au niveau de ces derniers est devenu monnaie courante. Voilà que notre formation est vouée à l’échec. Les sélectionnés de l’an dernier peuvent aussi facilement perdre leurs places par le bon vouloir des dirigeants qui souvent placent les « siens » ceux qui sont recommandés malheureusement. Nous reconnaissons cependant que quiconque s’intéresse au football à quel niveau que ce soit, et de surcroit, les meilleurs entraineurs et les meilleurs formateurs n’y sont pas. Ils ont ignorés, marginalisés. Voici la question.
Nous reconnaissons aussi qu’il serait absurde d’exiger des joueurs le moindre niveau que celui demandé par les supers footballeurs internationaux. Pour les entraineurs c’est aussi valable.

Par expérience, hélas, on a à faire dans notre pays à des joueurs aux moyens pas trop suffisants et à des entraineurs qui ne sont pas prêts pour un entrainement et une méthode de haut niveau. Essayons de mesurer de ce proverbe chinois pour avancer véritablement « si tu veux une récolte pour un an, sème du blé, si tu veux une récolte pour dix ans, plante des arbres et si tu veux une récolte pour un siècle, forme les hommes. »

Pour conclure, l’idéal serait de réhabiliter le sport scolaire, les travaux des directions techniques de wilaya, les directions techniques régionales, les équipes nationales des jeunes qui n’émaneront normalement que de la récolte des produits des régions. Chaque plateau de jeunes, tournois ou toutes autres compétitions organisées par les différentes ligues doivent indéniablement faire ressortir l’essentiel du potentiel observé pour le proposer aux instances fédérales. Les sélections assimilées à des « placements par interventions péjoratives » doivent cesser. Le football doit rester dans les mains des footballeurs pour servir les footballeurs.

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